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Actualités / Changer de prénom – Interview Europe 1 Me Houdelinckx

Europe 1 à votre service – Changer de prénom

Retrouvez l’interview sur le site d’Europe 1Europe 1 – changement de prénom – Me Houdelinckx (à partir 24’00)

CHANGEMENT DE PRENOM

 

Jusqu’au 19ème siècle, les parrains et marraines donnaient leur prénom à leur filleul.

A défaut, c’était l’église qui proposait le nom du Saint du jour.

Aujourd’hui, ces règles ont disparu pour faire place à la règle du goût :

  • Goût pour une sonorité : prénom qui s’accorde bien avec le nom,
  • Goût pour l’originalité
  • Goût pour des références prestigieuses : le prénom d’un personnage historique
  • Goût pour des références culturelles pour une région de France par exemple  (en Bretagne Erwan, et Matteo, dans le Nord : Jordan, Donovan, dans le Sud : Emma, Fanny, Magalie…)
  • Goût pour les origines religieuses ou autres,
  • Goût pour la mode (le prénom d’un acteur de cinéma, ou d’une série télévisée ou d’un personnage de manga ou de bandes dessinées )
  • Goût pour une référence sociale  (ex : des prénoms tels que Louise et Joséphine se retrouveront plus aisément dans les classes bourgeoises, alors que Dylan et Kévin, plutôt dans les classes populaires)
  • Etc, etc…

Changer son prénom n’est pas un acte anodin. C’est un virage symbolique.

En choisissant un nouveau prénom, l’intéressé se permet ainsi de changer « son passé, sa vie, son destin », du moins c’est ce qu’il pense ! car l’intéressé n’a pas choisi son prénom puisque ce sont ses parents qui l’ont choisi pour lui et que ce prénom qui lui est attribué est en principe chargé d’une histoire familiale.

Changer de prénom comporte donc un sentiment de toute-puissance puisque quand on change son prénom, on se recrée soi-même et cela revient symboliquement à se redonner de l’existence ; en fait on se réapproprie soi-même des motivations diverses : sociales, professionnelles, culturelles, religieuses, etc…

Il sera bientôt facile de changer de prénom dans le cadre du projet de Loi de modernisation de la Justice du 21ème siècle qui prévoit de déjudiciariser la procédure actuellement mise en vigueur qui consiste à saisir le Juge aux Affaires Familiales pour obtenir un changement de prénom par une décision de justice.

Dans le cadre du projet de Loi, il ne sera en effet plus nécessaire de saisir le Juge pour modifier son prénom.

Il suffira simplement de se rendre à la Mairie de son lieu de naissance ou de son domicile pour effectuer une déclaration de changement de prénom et ce, dès 18 ans.

C’est le Maire ou par délégation, un agent communal qui aura pour rôle d’apprécier ou non l’intérêt légitime du changement de prénom.

Autrement dit, il ne s’agira plus d’un acte judiciaire mais d’un acte purement administratif et on voit mal comment un Maire ou un Agent communal qui n’est pas spécialiste des affaires familiales, pourra apprécier ou non de l’intérêt légitime de la demande de changement de prénom qui sera déposée dans ses services.

Il y a donc de fortes probabilités que le Maire ou son Agent entérine purement et simplement les demandes de changement de prénoms sans s’interroger sur leur bien-fondé.

On peut même penser que le Maire pourra être tenté de faire plaisir à ses administrés !

Nous risquons de nous retrouver dans une situation d’explosion de demandes de changement de prénom qui ne reposeront pas sur une réflexion profonde de l’intéressé mais sur des convenances personnelles.

C’est donc la porte ouverte à toutes les dérives puisque par une simple déclaration, on pourra changer, modifier, adjoindre, supprimer son prénom pour un autre, sans aucun lien avec l’identité ou l’histoire familiale et sans réflexion en profondeur sur les réelles motivations conduisant à cette demande.

C’est donc la voie royale à n’importe quel caprice. Le seule garde-fou étant un supposé contrôle du Maire ou de son Agent communal sur « l’intérêt légitime » du changement de prénom. Dans pareille hypothèse, le projet de Loi prévoit qu’il appartiendra à l’Officier d’état civil de saisir le Procureur de la République qui saisira ensuite le Juge aux Affaires Familiales.

Quand on sait qu’actuellement des Officiers d’état civil ont accepté des prénoms tels que « Cayenne » (marque d’une voiture), « Chardonnay » (cépage bourguignon),  (« Rick et Ricky » pour des jumeaux (en référence à un rappeur) et « Clitorinne » (je vous laisse apprécier…..) !!!!, il est quasi certain que la majorité des officiers d’état civil n’exerceront aucun contrôle.

Toutes les dérives seront donc permises et préjudiciables dans le temps aux intéressés eux-mêmes.

Le seul but en réalité de cette réforme est celui de désengorger les Tribunaux et non pas l’intérêt de celui qui souhaite changer son prénom.

En effet, la procédure judiciaire du changement de prénom oblige le demandeur de confronter son désir (peut-être tout à fait légitime) aux conséquences probables de sa démarche. Cette procédure qui demande à l’intéressé de justifier d’un intérêt légitime pour changer son prénom, permet précisément de ne pas mettre en péril son identité, car si sa demande repose sur un phénomène de mode (par exemple porter le nom d’un manga) ou s’il subit ou s’il est victime d’influences de quelle que nature que ce soit, son changement de prénom lui sera refusé.

Le Juge aux Affaires Familiales est là précisément pour apprécier « l’intérêt légitime » de la demande en changement de prénom.

A titre d’exemple, cet intérêt légitime peut reposer sur une demande de :

  • Francisation de son prénom, en cas d’intégration ou de discrimination,
  • D’adoption d’un prénom conforme à sa religion ou origine culturelle ou familiale,
  • D’utilisation d’un prénom européen pour faciliter l’intégration (en matière d’emploi)
  • La consécration d’un prénom utilisé depuis la naissance ou celui acquis dans la cadre professionnel,
  • L’abandon d’un prénom, source de difficultés psychologiques,
  • L’adoption pour un transsexuel d’un prénom conforme à son changement de sexe…

Affaire à suivre…..